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De la vision bi-paradigmatique de la nature

Vertdeco avance son outil bi-paradigmatique. Initialement utilisé en bureau d’étude, il a été déployé dans l’entreprise par la formation interne. Vertdeco a, par la suite, organisé une réflexion sur cet objet avec un panel représentatif parmi ses collaborateurs. Le but était d’inscrire ou non cet outil dans la charte DD, le dirigeant ainsi vers ses collaborateurs extérieurs. Jardinier, personnel administratif, commercial, comité de direction, employé d’origine ou nouvel arrivant, tous les profils types de Vertdeco ont été testés. Et c’est l’intégralité du panel qui a cautionné l’ouverture de cet outil, avec l’ambition de toujours mieux servir son client et la planète. Il a même été demandé d’accélérer cet élan d’engagement durable et citoyen…

Le bi-paradigmatisme, c’est :

  1. Penser biodiversité et environnement comme deux touts distincts et donc selon deux paradigmes distincts, deux modèles de pensées : La biodiversité se conçoit par la pensée finaliste, évolutive, l’être vivant étant donc une solution en tant que telle; l’environnement par la pensée causale.
  2. Se représenter le monde par ces deux touts, l’un contre l’autre. D’un côté l’environnement et ses lois physiques (la roche, l’eau, le soleil et aussi le plastique, l’énergie thermique, etc.) et de l’autre la biodiversité, le vivant et ses lois biologiques, qui prend appui contre l’environnement, le transforme en milieu, pour se développer.

Un des arts de la ville, du développeur, de l’aménageur du territoire mais aussi de la pensée durable est ainsi de cultiver des réflexes différents selon que l’on fait face, pendant notre développement, à un tout ou à l’autre, sur un même territoire. La biodiversité s’invite et se développe d’une manière finaliste, en cherchant plus de complexité, plus de nature vivante. On sait que pour la biodiversité, les lois, par nature, s’écrivent au futur, qu’elles seront dynamiques, non figées. En ce qui concerne l’environnement, on l’invente et le déploie d’une manière causale, en déroulant une compréhension originelle du monde. Ses lois, par nature, s’écrivent au passé.

Et le jardinier dans tout cela?

L’itération organisée avec un panel de jardiniers a été grande source de motivation. Une phrase offerte par l’un d’entre eux durant cet exercice résume bien la situation : «On est fatigué du modèle mono-paradigmatique!». Elle exprime la contradiction qui existe souvent à appliquer sur la nature vivante le paradigme de la nature physique. Tous les jardiniers sont venus à ce métier pour élever le monde vivant, le soigner, l’exprimer mais parfois, peut-être même souvent, l’attente de clients est inverse, calquée sur un autre monde : Par exemple, les feuilles mortes sont vus comme un déchet à évacuer ou réduire, et leur producteur, les arbres, quasiment comme des pollueurs alors que le jardinier, développeur de biodiversité, les voit comme une ressource, une production à organiser, une fin et un moyen pour consolider notre développement durable.

La vision bi-paradigmatique représente ainsi un outil de plus pour que le jardinier puisse mieux guider ses clients et exercer ses bons services à la planète.