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Vertdeco imagine la maison du compost

Une fois lié, un objet et son nom (le signifié et le signifiant) sont quasiment inséparables. Prenons l’exemple du bureau : A l’origine, il est la bure utilisée comme simple sous-main pour protéger son parchemin. L’entière table, puis l’entière pièce dédiée à l’écriture gardèrent ce nom. Et désormais, beaucoup d’entres nous se déplacent pour travailler aux « bureaux », ces grands immeubles d’affaires. La petite bure et l’écriture sont devenues centres de profit pour la ville.

Appliquons cette évolution urbanistique au compost…

…afin d’en faire aussi un véritable centre de profit pour la ville.

Le tas de compost, lui, commence tout juste cette évolution urbaine. On l’a vu faire, il y a quelques temps, une timide transformation pour devenir un réceptacle vert-camouflage.

Il a ainsi commencé à «alphabétiser» le citoyen au compost avec l’aide des maître-composteurs, véritables instituteurs du vivant en ville. Le meuble « composteur » et son usage ont pu dès lors se renforcer. Une nouvelle génération arrive sur le marché et dans la ville : des composteurs plus sûr d’eux, plus efficaces absorbant et redéployant toute la production verte du lieu.

Le compost commence donc à recevoir son « droit de cité ». Passons alors à l’étape supérieure : la maison du compost!

Composteur signifie moteur de biodiversité…

Pour bien préparer la prochaine évolution, on doit renforcer d’abord le sens du composteur. Un composteur est non seulement:

  • un recycleur de déchets organiques végétaux. La maison du compost devra alors offrir tout le confort nécessaire pour renforcer encore le travail des jardiniers maître-composteurs et cela en qualité (toutes sortes de compostages et tris) et en quantité.

mais « composteur » doit faire aussi penser à

  • son soutien important à la faune pendant les saisons difficiles. En effet, l’hiver, la température est agressive. Les insectes par exemple ne se reproduisent plus. Leurs prédateurs doivent migrer ou alors, compter sur leur propre réserve. Dans cet environnement difficile, le compost se comporte comme un oasis dans un désert froid où piocher en cas de coup dur. Le compost bien fait conserve chaleur humide et petit monde vivant toute l’année. La maison du compost doit intégrer (et pouvoir contrôler) ce soutien à la faune.
  • son pouvoir pédagogique. Le sol vivant est la base du milieu qui nous accueille. La cité grecque l’avait repoussé en dehors de la ville et la révolution verte avait fini par détruire l’idée même d’humus à la campagne. Désormais une révolution marron, celle du compost, de l’agro-écologie, des terres vivantes essayent de redorer cet humus, ce partenaire sinequanone du développement durable. La maison du compost est une passerelle entre lui et le citoyen. Ce doit être un lieu d’accueil et d’explication où l’humus sait se montrer comme une ressource (une production comme le blé ou le maïs) et non comme un déchet.
  • objectif zéro carbone. La maison du compost fait en sorte que la production de la saison précédente soient ré-injectée sur place et non exportée. Cet objectif de transport zéro doit être poussé le plus loin possible. Même le jardinier maître-composteur doit pouvoir réduire sa consommation. Il doit pouvoir venir en transport en commun, c’est à dire, sans ses outils (brouette, pelle et râteau, taille-haie…). Pour cela, la maison du compost la plus aboutie lui servira de resserre.

Et le jardinier dans tout cela…

La maison du compost donne toute la possibilité au jardinier, développeur de biodiversité de rendre service à son client et à la planète. Le jardinier peut ainsi gèrer toutes les dimensions du milieu vivant : les végétaux vivants, le traitement de leur production (les végétaux morts à réinjecter dans la parcelle à travers le compost) et celle de l’animal sauvage urbain. Le jardinier est aussi animateur et assume pleinement son rôle « d’instituteur » du milieu vivant dans l’environnement urbain.

Ces compétences sont assez faciles à déployer et à assumer par le jardinier si on lui donne les outils nécessaires pour cela. Voilà pourquoi la maison du compost!