Tout est bon dans le champignon !
La base d’un jardin vivant est un sol vivant.
Fini les décaissements et les big bags à évacuer, fini les tonnes de terres végétales à manipuler, fini les engrais azotés et les corvées d’arrosage, FAITES PLACE AUX CHAMPIGNONS POUR REDYNAMISER LES SOLS !
Un sol vivant permet de :
- Limiter les amendements en créant une fertilisation autonome et de longue durée
- Favoriser la bonne tenue des végétaux (croissance, floraison, fructification)
- Favoriser la résistance aux maladies
- Favoriser la résistance aux attaques des ravageurs (chenilles, pucerons etc…)
- Développer la biodiversité ! (Le sol abrite le quart de la biodiversité de la planète !)
C’est une aubaine, nous avons sous la main tout ce qu’il nous faut pour créer, recréer, dynamiser ou simplement développer nos sols :
(Cf fiche technique à la fin de l’article pour la mise en oeuvre)
- Du compost
- Du broyat de bois ou BRF
- Du mycélium de pleurote
Pourquoi du mycélium de champignon ?
Les champignons sont constitués en majorité de mycélium. Le mycélium est un ensemble de filaments, plus ou moins ramifiés, appelés hyphes. (On trouve jusqu’à 200 mètres de filaments de mycélium dans 1 g de sol vivant !!). Le carpophore (le pied + le chapeau), ce que l’on appelle plus communément champignon est en fait l’organe de reproduction sexuée de ce champignon. Le mycélium assure des fonctions biologiques majeures dans le sol :
- La nutrition : grâce à la sécrétion d’enzymes le mycélium est capable d’accélérer la dégradation de la matière. Il est capable de dégrader la lignine et la cellulose et ainsi faciliter la création de l’humus. Il permet de rendre disponible les nutriments du sol pour les plantes.
- La stabilité des sols et la capacité de rétention en eau : les champignons sont capables de produire de la glomaline. Cette protéine permet de stabiliser des agrégats (dont l’humus) dans le sol et ainsi éviter les phénomènes de lessivage et d’érosion. La capacité de rétention en eau est alors augmentée et les nutriments restent disponibles plus longtemps pour les plantes.
- La disponibilité en eau : les filaments du réseau mycélien sont de formidables transporteurs d’eau. Le réseau mycélien s’étend en profondeur dans les sols. Il est donc capable de capter l’eau du sol en profondeur et de la rendre disponible pour les végétaux.
- Favorise la mycorhization des plantes : le genre Pleurote ne se mycorhize pas directement avec les végétaux, par contre il permet de créer un terrain favorable à l’apparition de champignons mycorhiziens. Le réseau mycélien (TENTACULAIRE !) est alors exploité par d’autres champignons pour se déplacer dans le sol. Le mycélium, les spores et les carpophores morts de pleurote sont attaqués par d’autres champignons. Ces champignons sont capables de se mycorhizer avec de nombreuses plantes. La symbiose mise en place est alors bénéfique pour les plantes et les champignons.
La mycorhization est une symbiose entre un champignon et la racine des plantes. La plante procure des composants carbonés aux champignons. Les champignons sont hétérotrophes c’est à dire qu’ils ne sont pas capables de réaliser eux même de la photosynthèse. Les champignons aident les plantes à absorber les éléments nutritifs présents dans le sol, en solubilisant les minéraux contenus dans les fragments de roche, mais aussi en fragmentant les matières organiques du sol (humus) et en les rendant ainsi disponibles pour la plante sous forme d’azote assimilable. Mais la mycorhization est un autre sujet passionnant qu’il faudrait développer plus largement. Ces découvertes sont très récentes et croissent actuellement tel du mycélium sous du BRF de Vertdéco !
Le but est de recréer ce qu’il se passe dans la nature. Les végétaux vivent presque tous grâce aux symbioses mycorhiziennes. On a l’habitude de dire qu’ils se nourrissent grâce au mycorhize plutôt que par leurs racines. La mycorhization est la base des écosystème complexe comme les forêts. De plus les champignons grâce à leurs enzymes très puissantes sont capables de casser des liaisons carbonées très fortes. Ils sont capables de dégrader (et non absorber comme les plantes phytoépuratrices) des polluants comme les hydrocarbures et certains métaux lourds.
Exemple de l’effet fertilisant du mycélium : multipliée par 3 lors des tests effectués sur une parcelle expérimentale de 1000m² en Italie :