RADEAU VIVANT 15

LES MILIEUX HUMIDES, DES ESPACES RICHES DE PLUS EN PLUS RARES

Les mares et les prairies humides du site de vertdeco à Magny-les-Hameaux, sont des milieux qui abritent une grande richesse biologique. Ces milieux humides sont actuellement menacés et en régression en France et dans le monde. L’urbanisation et l’artificialisation des sols, le drainage et les diverses pollutions détruisent petit à petit ces milieux.

Les dernières semaines nous ont montré  que cette richesse biologique, le bon état biologique et le bon fonctionnement de l’écosystème associés étaient bien présents sur le site de Magny. En effet en quelques jours nous avons trouvé sur le site des salamandres tachetées (Salamandra salamandra) et une couleuvre à collier (Natrix natrix). Ces deux espèces sont inféodées aux milieux humides.

La Salamandre tachetée

est un amphibien plutôt nocturne qui peut mesurer jusqu’à 20 cm. Les salamandres se nourrissent  principalement de petits invertébrés, mais aussi d’insectes et d’araignés. A la différence des lézards cette espèce est très peu agile et se déplace lentement sur le sol ce qui la rend vulnérable aux prédateurs. Pour se protéger les salamandres ont mis en place plusieurs stratégies étonnantes. Le taches de couleurs sur leur peau peuvent devenir plus vives et plus soutenues en cas d’attaque, comme un message d’alerte elles font fuire les prédateurs. De plus, elles sont capables de sécréter une substance neurotoxique, le samandarin, qui peut infliger des brûlures cutanées. Enfin si la salamandre est  capable de se régénérer (c’est à dire de reconstituer ces tissus) lorsqu’elle a été blessée ou qu’elle a perdu un membre. Grâce à ces stratégies la salamandre adulte a peu d’ennemis. L’homme est le plus gros danger pour cette espèce. Nous sommes donc responsable de sa protection.

 

La couleuvre à collier

est un reptile de nos régions. Cette espèce n’est pas venimeuse est ne mord que dans de très rares occasions. Elle est souvent grise avec des tâches plus sombres mais peut prendre des colorie brun à verdâtre. Elle porte un collier d’écailles blanc typique autour de la tête. Les femelles peuvent atteindre une longueur d’1m40 ! Cette espèce se déplace à son aise dans l’eau, elle peut même y chasser des petits poissons. Son menu est tout de même plutôt composé d’amphibiens (crapaud, grenouille, triton) à l’âge adulte et de têtards et invertébrés à son jeune âge. Elle avale ses proies vivantes et tout entières.

Ces deux espèces sont complémentaires et ont un rôle important dans la régulation des populations de différents ordres au sein de l’écosystème.

 

Développement et protection de zones humides

Ici, nous créons de nouvelles mares et nous protégeons les prairies humides qui les accompagnent. Les mares que nous créons présentent un profil en marche afin de répondre à deux objectifs : faciliter l’implantation d’une ceinture végétale caractéristiques de ces milieux et permettre aux amphibiens  et aux reptiles de se déplacer entre l’eau et la terre.

La ceinture végétale est composée d’une palette végétale diversifiée et adaptée à ce contexte. Cette zone herbacée de transition entre le milieu aquatique et le milieu terrestre est une zone primordiale pour la reproduction et le développement de nombreuses espèces : ponte, métamorphose des larves, refuge…

Aux abords de ces mares nous créons des refuges pour ces espèces. Nous récupérons les pierres de meulières extraites à l’emplacement des nouvelles mares et nous les mettons en tas afin de créer un “hibernaculum”. Ces refuges sont privilégiés par les salamandres pour hiberner ou se reposer pendant la journée. Ils sont aussi favorables pour les reptiles qui aiment s’y prélasser au soleil. Lors de la fauche des prairies aux bords des mares nous créons des meules avec les végétaux fauchés. Ces tas de végétaux restent humides et créent de la chaleur en se décomposant. Ces lieux sont recherchés par les couleuvres pour pondre leurs oeufs en juin- juillet ou passer l’hiver au chaud. Ce dernier dispositif favorable à la biodiversité a fait ses preuves, nous avons trouvé une couleuvre au chaud, dans l’un des tas de l’année passée, en train d’y commencer son hibernation !