Climate change 2013

Le changement climatique impose une autre idée de nature

Le GIEC a rendu public cette semaine les éléments scientifiques du changement climatique. Ce rapport a reçu 1089 relectures et a compulsé 9200 textes scientifiques. Ces nombres montrent bien l’engagement et la mobilisation de la communauté scientifique pour diffuser les informations sur cette sous-partie de la crise écologique qu’est le réchauffement climatique. Un volume 2 sur les impacts et adaptation sera publié par le GIEC en mars 2014 suivi d’un 3ème sur les atténuations du changement climatique en avril 2014.

La solution passera par l’homme…

… Le GIEC nous dit que le changement climatique ne provient pas d’un dérèglement cosmique ou terrestre. Ce n’est ni un changement d’activité solaire, ni l’impact d’une comète, ni un méga-volcan qui ont affecté cette fois l’état de notre planète comme cela a pu être la cas par le passé. Ce n’est pas non plus l’émergence d’un organisme nouveau renversant la chimie atmosphérique qui a bouleversé notre climat ce siècle dernier (comme ce fut le cas il y a quelques milliards d’années). L’origine de la crise actuelle est humaine…La solution peut donc l’être aussi.

Cette information est peut être la plus percutante. L’homme peut changer le climat, peut influer sur le développement de la planète. Cette position est nouvelle pour l’humanité. Ce rôle immense est difficile à admettre mais l’homme est obligé d’assumer, donc de s’engager. Cet engagement s’appelle le développement durable.

Ce n’est finalement pas l’origine de la crise qui est le plus important à fonder mais celle (qui reste à créer) de notre développement durable.

MIEUX COMPRENDRE NOTRE RELATION À LA TERRE …

… reste donc fondamental pour imaginer et implémenter notre nouveau futur. Il s’agit de comprendre comment la biodiversité a, elle, mieux que nous, réussi à créer un milieu qui nous était protecteur et favorable (puisqu’il a permis notre apparition). Cette compréhension permettra de ré-impulser son travail. Il faut aussi comprendre comment réduire à minima nos impacts sur l’environnement afin de ne pas renforcer l’agressivité de ce dernier. Non seulement l’environnement agressif est nuisible à notre développement mais entrave aussi celui de toute la biodiversité.

Emma Marris est une journaliste née après la prise de conscience de la crise écologique globalisée. Elle appartient à la première génération « post-wild ». Son regard est donc, à ce titre, intéressant. Dans son livre « Rambunctious Garden : saving nature in apost-wild world », elle réalise que ce que l’imagerie populaire lui a légué comme définition de nature ne fonctionne pas. L’idée de nature pure et sauvage montrée comme supérieure ne fait pas de sens, ni réel ni pratique. Elle est une vue de l’esprit humain finalement anthropocentré.

Elle comprend que la nature vivante est faite de développement constant d’êtres vivants sur leur contexte, ensevelissant à jamais le passé. Les êtres vivants – plus que la biodiversité dont Emma Marris pense que le concept reste à définir avant de pouvoir être utilisé – sont donc toujours dans l’action. Ce n’est pas l’état de la nature qui est important mais l’action de la nature (comprendre nature par être vivant et non par phénomène naturel). Conserver un état de nature (parc nationaux) est dans l’absolu anti-durable et des êtres vivants aidés peuvent être un écosystème plus performants qu’un écosystème intégralement préservé.

Et le jardinier dans tout cela…

On voit bien que le développement durable et la réponse à changement climatique sont affaires de responsables et d’actions. Il y a une façon d’inviter le vivant à s’exprimer, à agir. Le jardinier doit devenir un acteur parmi l’ensemble des acteurs « êtres vivants ». Il doit les aider à progresser, à produire le milieu, à résister à l’environnement. Il doit aussi arriver à stopper ses impacts environnementaux, son utilisation du feu (le premier caractère qui le différencie des êtres vivants) et de ses corollaires (CO2, plastique, chimie…).