ABEILLE SOLITAIRE

LES ABEILLES SOLITAIRES

Saviez vous qu’il existe au moins 20 000 espèces d’abeilles sur la planète dont environ 2 000 en Europe et près de 1 000 en france. Pourtant vous n’en connaissez probablment qu’une seule : l’abeille domestique (Apis mellifera)

90% de nos abeilles sauvages n’ont pas de reine.
Elles sont solitaires, elles travaillent indépendamment, pour elles-même.
Elles ne font pas de miel non-plus – chaque goutte de nectar butinée est soigneusement mélangée avec le pollen, formant de petites boules de nourriture et stockée dans les cellules du tunnel pour les futures jeunes abeilles.
Elles ne sont pas agressives envers les humains.
Elles n’ont pas de stock de miel à défendre.
Plus de la moitié n’ont même pas de dard.

Il existe différentes catégories d’abeilles solitaires :
Les abeilles maçonnes (ex. Osmia cornuta) : Au Printemps, l’humidité va permettre à ces abeilles d’utiliser la boue pour construire la structure interne de leur habitat et boucher leur nid
Les abeilles tapissières (ex. Megachile rotundata) : En été, elles utiliseront des feuilles épaisses, comme celles des rosiers qui ne se désintègrent pas facilement, surtout en hiver.
Les abeilles charpentières ou « perce-bois » (ex. Xylocopa violacea) ont besoin du bois mort pour creuser leur tunnels et galeries, jusqu’à 30cm de profondeur.
Les abeilles cotonnières (par exemple Anthidium manicatum) ont besoin des plantes ou elles peuvent récolter des fibres pour isoler leur cocons et bloquer leurs tunnels.
Les abeilles « résine » (ex. Heriades truncorum) utilisent la résine des sapins, combinée avec des petits cailloux pour boucher leur tunnels.

Certaines abeilles (Osmia avoseta en Turquie et Iran) utilisent même des pétales de fleurs pour protéger leur larve.
Nous avons l’habitude de voir un nid d’abeilles à miel ou de bourdons actifs toute la saison entre le printemps et l’automne. Nous pouvons croire que ce sont les mêmes abeilles travailleuses, mais sauf pour la reine, la plupart des abeilles à miel ne vivent qu’environ 6 semaines (jusqu’à trois mois en hiver). Les nouvelles abeilles arrivent à maturité après avoir été élevées dans les alvéoles. Par contre, pour les abeilles solitaires, leur phase volante n’est présente qu’une seule fois par an.

L’espérance de vie des femelles est entre 2 et 10 semaines (selon l’espèce), les mâles moins, voir des jours. Le reste du temps elles sont en phase larve et/ou phase cocons.

Pour les abeilles solitaires, elles sont seules, par définition – même si elles sont souvent grégaires et plusieurs nids ont été retrouvés grouper dans la même zone (une agrégat).

L’autre « fait » intéressant pour les jardiniers que nous sommes est que 70% des abeilles solitaires font leur nids dans la terre (les abeilles terricoles ou ‘mineurs’) recouvert de peu de végétation ou dans les pelouses.
Elles sont souvent trouvées dans les berges du sol dégagées de verdure et face aux zones ensoleillées (des buttes ou des talus).

Les autres 30% font leurs nids hors-sol et cherchent dans leur habitat naturel :
les tunnels d’autres insectes (creusés par les xylophages par exemple),
le bois mort (Abeilles ‘xylicoles’),
les tiges de bois creux (Abeilles ‘caulicoles’) comme les ombellifères et les roseaux,
les fissures des rochers creusés par l’érosion,
les tiges à moelle (Abeilles ‘rubicoles’) comme le ronce, framboisier, sureau, fusain, rosier et buddléia.
Or le bois mort est coupé et évacué, les vieilles tiges de plantes balayées, tout cela conduit à une pénurie sévère de leur habitat naturel. Par conséquent, nos abeilles, en désespoir de cause, finissent par trouver refuge dans des cavités artificielles :
– les trous d’aération des fenêtres
– les joints des murs en briques
– le torchis
– le mobilier du jardin
– les prises d’électricité externes

C’est pourquoi laisser la matière organique dans les jardins, c’est aussi developper cette biodiversité discrète mais utile aussi pour la pollinisation